Brachythecium rivulare (River Feather-moss pour les anglophones) est une espèce de mousses (Bryophytes) appartenant au genre Brachythecium de la famille des Brachytheciaceae, classée dans l'ordre des Hypnales. Cette espèce supporte l'immersion et est souvent considérée comme aquatique bien que pouvant aussi vivre hors de l'eau. C'est l'une des nombreuses espèces qui peut abriter des tardigrades[3].
Elle est assez répandue dans l'hémisphère nord surtout dans les environnements humides (voire immergés[4]) et calcaires (bien que certaines populations de cette mousse aient été trouvées dans des zones non calcaires). Elle est absente d'une grande partie de l'hémisphère sud et rare là où elle y est présente.
Dans certains contextes (sources[5] pétrifiantes, suintement sur roche, cascades d'eau riches en calcium et gaz carbonique dissous, bord de rivières) cette hygrophyte a la particularité d'être impliquée dans des phénomènes de pétrification assez rapide (formation de roches de type tufs et travertins via un processus dit de biolithogenèse[6],[7]). On la trouve aussi dans les milieux ombragés et humides, sur le sol et les racines d'arbres en milieu forestier et dans les prairies humides.
Elle ne doit pas être confondue avec Brachythecium rutabulum génétiquement et physiquement proche mais dont elle se différencie par quelques détails (type de croissance, adaptation aux milieux pétrifiants, forme des feuilles légèrement différente (bords incurvés vers l'extérieur, alors que rutabulum Brachythecium a des feuilles dont les bords sont incurvés vers l'intérieur.
Sur le sol, cette espèce, comme toutes les mousses contribue à protéger les sols de l'humidité, de la dessication et de l'érosion.
Localement Brachythecium rivulare joue un rôle géologique très particulier en contribuant aux puits de carbone via la formation de travertins ou équivalents de stromatolithes modernes[8] constitués d'encroutements de carbonates cristallisants sur les mousses aspergées d'eau minéralisées sur les sources et cascades dites « pétrifiantes »[9],[10],[11]. Ces mousses contribuent à la formation d'un habitat spécifique dit « Cratoneurion » (qui peut être en Europe protégé au titre de la Directive habitats ou du Réseau Natura 2000[12]).
Cette espèce présente des tiges plutôt rampantes ou légèrement érigées, de manière apparemment plus erratique durant le phénomène de pétrification (comme chez d'autres espèces de mousse, la forme de croissance peut varier selon le type d'habitat (selon la disponibilité en lumière, humidité, nutriments)[13] ;
Les feuilles sont généralement plutôt triangulaires et allongées.
Cette espèce est habituellement trouvée sur des sols riches en éléments nutritifs et fait partie de celles qui supportent un substrat périodiquement inondé ou sur lesquels l'eau ruisselle ou éclabousse en permanence.
Une évaluation de la diversité génétique et une étude de la structuration génétique des populations de Brachythecium rivulare conduite dans une réserve naturelle chinoise (réserve naturelle de Foping en Chine) a révélé (à partir de 60 échantillons prélevés dans cinq populations le long d'un gradient d'élévation) « un niveau élevé de variation génétique » avec un indice de Shannon variant de 0,3011 à 0,3582. Lors de cette étude l'analyse de la variance moléculaire a également montré qu'une grande partie de la variation génétique (91,20 % de) était interpopulationnelle alors qu'une faible diversité (8,80 % en moyenne) caractérisait chaque population.
De manière intéressante, mais non expliquée, cette étude a aussi montré qu'il n'y avait pas de corrélation significative entre la distance génétique et le gradient élévation parmi les cinq populations étudiées[14].
Elles sont dans certains contextes bio-indicatrices de phénomènes de pétrification[15] (impliquées dans les processus de pétrification notamment).
Des comparaisons avec d'autres bryophytes aquatiques (à partir d'échantillons prélevés sur 170 sites dans 32 rivières de Galice en Espagne) ont montré que les mousses immergées pouvaient présenter des taux de chlorophylle plus élevés que chez certains bryophytes terrestres, et que cette espèce supporte mieux la pollution par les métaux que Scapania undulata et moins que Fontinalis antipyretica. Selon les auteurs, l'évaluation du ratio de pigments à l'intérieur d'un bryophyte aquatique pourrait présenter un intérêt pour la bioindication de la qualité de l'eau.
Des études de vulnérabilité à la pollution ont été faites sur la base de l'observation de transplantation de différents bryophytes aquatiques (dont Brachythecium rivulare) d'un milieu non pollué à un milieu pollué[16] ; elles ont notamment montré que les phaeopigments sont les plus vulnérables à la pollution organique de l'eau.
Selon Haury & al (1993), dans les régions industrialisées et d'agriculture intensive les bryophytes aquatiques présentent certaines limites en termes de bioindication[17].
Cette espèce peut - dans une certaine mesure - bioaccumuler certains métaux toxiques[18], dont de l'uranium (qui est parfois naturellement retrouvé dans certaines sources[19]). Elle a été proposée comme bioindicateur pour le suivi de cours d'eau pollué, dont au Royaume-Uni[20], mais elle disparait dans les rivières très polluées.
Selon The Plant List (6 septembre 2019)[1] :
Selon Tropicos (6 septembre 2019)[21] (Attention liste brute contenant possiblement des synonymes) :
Brachythecium rivulare (River Feather-moss pour les anglophones) est une espèce de mousses (Bryophytes) appartenant au genre Brachythecium de la famille des Brachytheciaceae, classée dans l'ordre des Hypnales. Cette espèce supporte l'immersion et est souvent considérée comme aquatique bien que pouvant aussi vivre hors de l'eau. C'est l'une des nombreuses espèces qui peut abriter des tardigrades.
exemple de forme terrestre détail, forme terrestre ...en hiver sous la glace FructificationElle est assez répandue dans l'hémisphère nord surtout dans les environnements humides (voire immergés) et calcaires (bien que certaines populations de cette mousse aient été trouvées dans des zones non calcaires). Elle est absente d'une grande partie de l'hémisphère sud et rare là où elle y est présente.
Dans certains contextes (sources pétrifiantes, suintement sur roche, cascades d'eau riches en calcium et gaz carbonique dissous, bord de rivières) cette hygrophyte a la particularité d'être impliquée dans des phénomènes de pétrification assez rapide (formation de roches de type tufs et travertins via un processus dit de biolithogenèse,). On la trouve aussi dans les milieux ombragés et humides, sur le sol et les racines d'arbres en milieu forestier et dans les prairies humides.